Un camp pour une tribu !

Publié le par tom.deligny

Les kiowas à l'écoute

Didier, Marco et Barbich', coaches des Kiowas

 

A l’image de nombreux clubs régionaux en France, celui des Kiowas de Garches tente de se restructurer. Marco, « Barbich’ » et Didier se sont inscrits en tant que shadow-coaches au camp EIFA pour apporter un nouveau souffle au sein de leur club, dont l’équipe sénior avait connu en 1994 les terrains de deuxième division. « Confortés d’être dans la bonne voie », ils reviennent sur leur cheminement et nous expliquent leur projet sportif.

 

Ces trois là sont inséparables. Casquettes, sweats et T-shirts à l’effigie de leur club, les trois Kiowas ne passent pas inaperçus. Cahiers de notes à la main, ils observent et écrivent tout ce qui se passe sur le camp, suivant à la trace les coaches. « Nous avons choisi de rester ensemble pour discuter des différentes situations. Il y a tellement de détails que c’est mieux d’être à trois pour pouvoir les relever. Ensuite, nous allons voir les autres coaches pour leur poser des questions sur ce que l’on n’a pas vu dans la journée », explique Marco, le plus expérimenté des trois.

 

coach Gus montre l'exemple

Coach Gus enseigne les bases aux OL

 

Entraîneur sénior et manageur, il a décidé avec « Barbich’ », le président du club et Didier, l’entraîneur-joueur des juniors, de suivre le stage EIFA, payé par le club. Les trois acolytes sont donc venus afin de pouvoir ensuite « former des gens qualitativement qui pourraient transmettre à leur tour ». Marco a compris que la restructuration du club de Garches, commencée l’année dernière, passait par un encadrement de qualité. « Notre structure terrain n’est pas encore très cohérente et notre structure administrative s’essoufflait un peu » concède-t-il. « Il fallait donc développer la culture club et redonner le goût de la compétition aux joueurs. Un de nos axes de développement est l’attitude sur le terrain, l’envie et le respect des autres mais également du jeu en lui-même. On n’acceptera plus des comportements de touristes venus faire du football parce que c’est sympa sur le papier. »


Barbich’ appui sur le problème rencontré par beaucoup de clubs, la (dé)motivation des athlètes : « Ce stage nous a confortés dans l’idée que l’on était dans la bonne voie pour former de bons joueurs. C’est assez compliqué à mettre en place à notre niveau. Soit on est trop gentil et on se fait marcher dessus, soit on est trop sérieux et on leur fait peur. Les coaches canadiens arrivent à trouver le juste milieu en étant agréables et sérieux », explique-t-il, regrettant que d’autres Kiowas ne soient pas venus. « Ils imposent ici le respect parce qu’ils sont sûrs d’eux. Il ne faut pas hésiter ; cela nous permettra de mieux gérer les oui mais que l’on entend à chaque entraînement… », ajoute Marco.

 

« Adapter ce stage et non le calquer ! » 


L’entraîneur des Séniors est néanmoins conscient d’une chose importante : « La difficulté c’est qu’ici, les joueurs sont beaucoup plus impliqués car ils connaissent le foot et ont payé pour progresser alors que dans nos clubs, on a une part certaine de nos joueurs qui lâche sur toute une saison. » Barbich’ le reconnaît : « C’est la première fois que je vois des linemen courir autant ! C’est difficile en club de leur faire comprendre que leur poste est clef ». « Ils ont tendance à être fainéants et à se reposer sur leur physique. Quand on voit coach Gus qui a un contact très proche des joueurs et qui les poussent à toujours courir, finir leurs jeux, on aurait aimé que certains soient là ! », ajoute Didier.  

 

Kiowas 2Marco demande des explications à Coach Frank


L’entraîneur des Juniors, qui coachera la future section cadet du club, constate la difficulté à impliquer ses protégés : « Au niveau junior, il y a l’EFAJA1 : on aura beau proposer ce genre de stages aux joueurs, il y aura un souci d’ordre financier ou d’ordre motivationnel. Certains partent en vacances ou en week-end. Réussir à trouver une date commune est une réelle difficulté. Seuls ceux qui sont réellement motivés viendront ! » Les Kiowas, qui comptent parmi leurs rangs beaucoup de très jeunes joueurs, manquent donc de leaders. « On sait que les prochaines années seront encore compliquées car on a beaucoup de jeunes sur lesquels on ne peut pas encore capitaliser. Beaucoup d’anciens sont partis sans se reconvertir et on souhaite que certains joueurs puissent par la suite devenir des entraîneurs-joueurs », explique Marco.


Dans cette optique, le club édifie des passerelles entre les catégories : des juniors surclassés viennent alimenter l’équipe sénior. Ils « montrent un certain appétit » en s’entraînant régulièrement dans les deux catégories. « Avant, faire partie de l’équipe sénior n’était pas motivant pour les Juniors ; tout cela a changé à partir du moment où certains Juniors se sont bien intégrés. Tous ont désormais envie de monter et de prouver leur valeur », souligne Didier. La dynamique à insuffler est néanmoins difficile à créer, même en proposant à une échelle moindre, un camp comme celui de l’EIFA. « C’est possible, admet Marco, mais le calendrier n’est pas favorable à la rentrée. Nous pensons à un rassemblement sur deux jours uniquement, idéalement avec une soirée tous ensemble, pour créer une cohésion en dehors du terrain. Vouloir calquer ce type de stage ne sera pas possible : il faudra l’adapter et s’inspirer de certaines choses ». Les Kiowas n’ont plus qu’à préparer leurs tipis !

 

Thomas Deligny

Article publié le 07 juillet 2011 sur Footballamericain.com

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Publié dans Reportages

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