Alexandre Marquignon : « Très bien intégré ! »

Publié le par tom.deligny

Marquignon-2

Alexandre Marquignon (à gauche) rend visite à ses ex-coéquipiers des Spartiates (© Thomas Deligny)

 

Parti en février à l’université de Sioux Falls (Dakota du Sud), Alexandre Marquignon n’a pas pu s’empêcher de venir encourager ses anciens coéquipiers Spartiates lors de leur dernier match de la saison à Amiens. Un « retour » de l’ancien défenseur qui n’a pas manqué d’apporter de nombreux sourires. Nous en avons profité pour faire le point avec lui sur le début de ses aventures Outre-Atlantique.

 

Alexandre, à quoi est dû ton retour en France ?

Après mes partiels, j’ai décidé de revenir en France. Je repars le 1er juillet pour commencer les camps d’entraînements avec un programme très chargé. 

Tu n’as pas pu t’empêcher de venir pour les 25 ans des Spartiates ?

C’est bien tombé en fait, j’avais pris mon billet d’avion en concertation avec le coach qui trouvait que c’était une bonne idée que je vienne retrouver ma famille et mes amis pendant cette période creuse. Je suis juste venu dans la soirée pour encourager l’équipe. Je ne suis pas resté assez longtemps au club des Spartiates donc je ne connais pas énormément les anciens.

Que penses-tu du niveau de jeu de ton ancienne équipe ?

J’ai suivi le championnat des Etats-Unis et je savais que les Cougars avaient perdu leur QB puis César Hébel qui s’est blessé : c’était un peu déséquilibré au niveau des effectifs. Pour les Spartiates, ce n’était pas trop difficile. J’espère revenir vite pour voir la rencontre contre le Flash. Ce sera un gros match. Je vais essayer de m’organiser pour venir les supporter.

Cela te démange-t-il de réendosser l’uniforme des Spartiates ?

Oui, j’avoue que l’ambiance me manque parfois là-bas. Lionel, Arnaud, Nuno, Giovanni, Seb… c’est sûr que cela me manque de jouer avec eux. Si je pouvais le faire, ce serait top, d’autant que si j’appartenais à une équipe canadienne, les règles seraient moins strictes. Mais avec la NCAA, c’est beaucoup plus compliqué et je n’ai pas l’autorisation de jouer dans une autre équipe.

Parle-nous un peu de Sioux Falls. Tes premières impressions ?

Cela fait quatre mois et franchement, cela s’est super bien passé. Il y a une très bonne ambiance ; aucun joueur ne prend les autres de haut et donc ça aide. Là-bas, même si tu ne connais personne, que tu sois en cours ou à la cafétéria, tu es sûr de rencontrer au moins un ou deux joueurs de l’équipe car nous sommes nombreux. Tu n’es donc jamais tout seul et cela aide beaucoup.

L’intégration s’est donc bien déroulée…

Oui d’autant que je loge sur le campus. Cette année, je partageais ma chambre avec un DE de Sacramento et l’année prochaine je serai avec le Free Safety titulaire de l’équipe : je pourrais réviser les jeux avec lui ! Sinon au niveau des entraînements, c’est top. J’ai l’impression d’être en équipe de France ; le rythme est très soutenu, surtout quand tu te lèves à 5h30 pour aller courir. Mais on s’y habitue très rapidement et bizarrement on en redemande. Pendant deux mois, on a fait la préparation d’hiver (course 4 fois par semaine dont deux fois très tôt le matin), avec des poubelles autour du terrain prévues pour ceux qui auraient envie de vomir, puis on a eu trois entrainements de musculation, et trois entraînements terrain par semaine, pas un de plus – c’est très réglementé – jusqu’au Spring Game. C’est un match attaque-défense qui permet de voir les recrues, de faire des tests au niveau des positions.  

Alexandre-Marquignon

Alexandre Marquignon (© Thomas Deligny)


Tu as pu en profiter pour te faire remarquer ?

J’ai joué les trois quarts de la seconde mi-temps. On doit être 9 safetys et 2-3 étaient blessés et ce qui m’a donné un bon temps de jeu. Je n’ai pas fait d’actions spectaculaires mais j’ai fait les plaquages que j’avais à faire et je n’ai pas laissé d’espace dans ma zone. C’était un match sérieux.

Tu sens des progrès dans ton jeu ? A quels niveaux ?

Je commence à assimiler le Playbook qui demande néanmoins quelques temps d’apprentissage. Une entorse à la cheville m’a empêché de jouer pendant plus d’un mois et là encore, elle est un peu sensible. Je n’ai pas encore pu voir les progrès. Logiquement, cet été je devrais prendre en tonicité, en vitesse : les progrès seront visibles à la fin de l’été. Cette blessure à la cheville est donc plutôt arrivée à un bon moment.

Tu es toujours sous la protection de Robert Tucker ?

En tant que coach de position, il s’occupe de tous les DB donc il fait attention à nos notes, à ce qui peut nous préoccuper. C’est un bon coach et quelqu’un de très bien en dehors du foot. 

Qu’est-ce qui t’a véritablement surpris en arrivant à Sioux Falls ?

Peu de choses finalement. J’avais l’impression d’être en France hormis que les gens parlaient anglais. Ce qui pourrait m’avoir étonné c’est la place que le sport occupe. A l’université, 80% minimum des personnes, filles comme garçons, font très régulièrement du sport, ce qui n’est pas le cas en France. La performance sportive compte beaucoup.

Quel est ton programme désormais ?

J’ai trouvé un travail sur le campus : je fais partie de la « event team » donc je dois repartir pour le 1er juillet. Quand il y aura un événement sur le campus, cette équipe doit s’occuper de tout ce qui concerne la logistique (montage, démontage, rangement…) mais pas de la partie événementielle. Pour le planning, ça se passe ainsi : dès le matin, on a footing à 6h, musculation à 7h et on enchaîne avec cours ou job d’été pour certains et on reprend l’entraînement à 18h et ce, quatre fois par semaine. Le mercredi est off. Je n’ai reçu que mon planning de juillet pour le moment. Au mois d’août on devrait avoir plus de séances d’entraînements et la saison commencera en septembre.

Hâte de découvrir un autre championnat ?

La règle pour que les joueurs soient éligibles en NCAA est d’obtenir une moyenne supérieure à 2.0 sur 4.0. Je n’ai eu que 1.77 au lycée en France car ils n’ont pas compté le sport et je n’étais pas au courant de cette mesure. Du coup je ne pourrai pas jouer en match officiel pendant un an. Je vais travailler dur à l’entraînement et augmenter ma moyenne. Pour le premier semestre, elle est de 3.5, il faut donc que je continue comme ça. C’est dommage mais ça me laisse un an de préparation en plus : deux safetys vont partir, des places vont donc se libérer.

Un conseil pour ceux qui aimeraient faire comme toi ?

Il y a plein de joueurs qui pourraient essayer de partir car certaines facs accordent des bourses en fonction de leurs performances sportives, en plus des bourses d’études. Ils peuvent ensuite essayer de trouver un job sur place. Par contre, ils doivent absolument être bons en cours, notamment en anglais pour réussir le TOEFL (Test of English as a Foreign Language) et le SAT (Scholastic Aptitude Test), faire attention à leurs notes pour être éligible. C’est mieux de le savoir avant !

Aucun regret d’être parti ?

Franchement, aucun !

 

Article publié le 08 juin 2012 sur le site de Footballamericain.com

link

Publié dans Interviews

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article